« Une maladie ancienne qui peut tuer une personne en quelques heures. » Le choléra est une infection diarrhéique aiguë causée par la bactérie Vibrion cholérique. La maladie est principalement liée à un accès insuffisant à l’eau potable et à un assainissement adéquat.
L’Organisation mondiale de la santé estime que 1,3 à 4,0 millions de cas de choléra et 21 à 143 000 décès surviennent chaque année dans le monde. Ces dernières années ont vu un nombre croissant d’épidémies de choléra dans le monde, y compris les plus grandes épidémies de choléra de l’histoire moderne en Haïti 2010-2012. D’autres épidémies majeures se sont également produites en Sierra Leone (2012), au Ghana (2011), au Nigeria (2010), au Vietnam (2009), au Zimbabwe (2008) et en Inde (2007). La maladie est endémique au Cameroun avec des foyers majeurs en 1991, 1996, 1998, 2004, 2010, 2011 et 2019.
Le choléra peut être transmis indirectement aux humains sensibles via l’eau infectée par la bactérie, ou directement d’humains infectieux à sensibles.
Les mesures préventives comprennent le lavage régulier des mains, un bon assainissement et l’ébullition de l’eau avant consommation dans les endroits où l’eau potable est rare. Face à un patient cholérique, la réhydratation est la première priorité du traitement. L’objectif de la phase de réhydratation est de rétablir un état d’hydratation normal, ce qui ne devrait pas prendre plus de 4 heures. Un traitement à dose unique avec la tétracycline, la doxycycline, la furazolidone ou la ciprofloxacine s’est avéré efficace pour réduire la durée et le volume de la diarrhée. La vaccination pour prévenir le choléra existe et des stratégies pour contenir la propagation de l’infection lors d’une épidémie ou pour éradiquer la maladie dans une communauté prescrite ont été proposées.
Dans une récente publication scientifique du Dr Eric Ngang Che, diplômé de l’Université de Buea et ses collègues, un modèle mathématique est développé pour étudier l’effet des stratégies doubles de (a) vaccination et traitement ou (b) vaccination et assainissement amélioré, ainsi que comme (c) stratégie combinée de vaccination, de traitement et d’assainissement amélioré pour réduire la charge de choléra au Cameroun. Ils ont découvert que chacune de ces stratégies de contrôle peut réduire la mortalité par maladie de plus de 99 % (éradication) lorsque les bons paramètres sont choisis.
Sachant qu’il est possible d’éradiquer cette « maladie ancienne qui peut tuer une personne en quelques heures », on peut se demander pourquoi les gouvernements des pays touchés ne mettent pas en œuvre les mesures ci-dessus. Se pourrait-il qu’il n’y ait pas assez de ressources ou simplement le choix de ne rien faire ?
Article original ici : https://www.sciencedirect.com/science/article/abs/pii/S0025556419305449
Lien vers le Dr Eric Ngang Che parlant de l’article ici : https://www.youtube.com/watch?v=fXo_9J3dh4Q