La diaspora camerounaise et autres associations panafricaines se sont mobilisées à Paris puis à Bruxelles pour commémorer les victimes de ces tragiques événements. Pour cette année, les activités se sont étendues du 26 février au 05 mars dernier.
Quatorze ans déjà, la tradition se perpétue. Une initiative du Mouvement de Février 2008 avec la collaboration d’organisations de la société civile camerounaise et belge. L’événement a rassemblé des membres de la diaspora dite combattante camerounaise de Belgique. Pour ce que certains ont vulgairement appelé « les émeutes de la faim », il a été question de faire un flashback dans le temps. Une des raisons pour lesquelles les partisans de cette noble cause se sont mobilisés pour une semaine dite des Martyrs de Février 2008. La session s’ouvre le Samedi 26 février à la Bourse de Travail à Paris. Un plaidoyer en faveur de la paix et de la démocratie en Afrique a constitué le fil d’Ariane d’une conférence pour cette première journée. Au sortir du Jour 1, une cérémonie de remise de prix à l’artiste camerounaise Micheline Ewang pour son engagement en faveur du changement pacifique. Jean Célestin Edjangue, journaliste camerounais, a aussi été récompensé pour son ouvrage intitulé « Cameroun un volcan en sommeil » paru dans les Editions L’Harmattan en 2010. Le motif de sa récompense concerne l’enquête sur les émeutes de 2008 mise en exergue par le journaliste dans son livre.
Deuxième arrêt de la commémoration
La principale activité était le dépôt d’une gerbe de fleur à l’Ambassade du Cameroun à Bruxelles. Pour pérenniser la tradition, le Mouvement a émis des suggestions auprès du gouvernement camerounais dans le but de consoler les cœurs meurtris des familles endeuillées 14 ans après la tragédie. Des doléances qui jusqu’ici n’ont pas encore abouti. Pour Michel Junior Fokom, un membre du Mouvement, « il est question pour tous de se souvenir et de rappeler à la conscience collective nationale, de raviver la mémoire des jeunes morts suite aux évènements de février 2008 au Cameroun, sans oublier les victimes directes et indirectes de ces émeutes » a-t-il déclaré. L’hommage rendu à ces défunts rentre ainsi dans le cadre du « devoir de mémoire » auquel la diaspora camerounaise prend une part active.
Pour rappel, les émeutes de 2008 au Cameroun sont des violences urbaines qui se sont déroulées au Cameroun du 23 février au 29 février 2008. Elles ont débuté dans la ville de Douala puis se sont étendues dans une grande majorité de villes au Cameroun. C’était une semaine de grève, manifestations, révoltes et protestations. Le bilan du ministère de la communication fait état d’une trentaine de morts, des biens meubles et immeubles détruits ainsi que d’offices publiques et bâtiments administratifs vandalisés. Pour cause, la vie chère, la contestation de la modification de la Constitution par le Président de la République et le chômage des jeunes.