« Douala a un taux d’occupation anarchique des sols de 71%» c’est le constat que fait Didier Yimkoua, militant écologiste camerounais, dans un entretien accordé à nos confrères de doualatoday.com, au lendemain des fortes pluies qui se sont abattues sur la capitale économique causant de nombreux dommages.
Vivre à Douala devient de plus en plus compliqué en saison de fortes pluies. Les populations font en effet face aux inondations, dans la quasi totalité de la ville.
« Nous ne sommes pas surpris du phénomène d’inondation qui persiste dans la ville de Douala. Les prévisions de l’observatoire national des changements climatiques se réalisent. Dans son bulletin du mois de juillet 2021, il prévoyait des fortes précipitations suivies des inondations dans certaines villes du Cameroun, avec risques de chutes des poteaux électriques et effondrement de terrain. Hélas on en est là. Bref les mêmes causes produisent les mêmes effets dans les mêmes conditions. » s’indigne l’écologiste Didier Yimkoua.
Pour ce soldat de la protection de l’environnement, « La capitale économique est victime de sa position géographique et stratégique. Elle hébergé 42% du total des établissements classés en catégorie 1. Un paramètre qui attire 10.000 personnes par an à la recherche d’un emploi. Ce qui en terme relatif renseigne sur le taux de croissance démographique qui est de 5%, presque le double du taux de croissance démographique nationale. Toute programmation relative au développement urbain est liée au boom démographique. Malheureusement pour plusieurs raisons, tel n’est pas le cas. On enregistre 71% de taux d’occupation anarchique des sols, environ 80% des maisons construites sans titre foncier, les bas-fonds et d’autres sites marécageux occupés en désordre nonobstant la présence d’un système de drainage efficace, cela va sans dire que les inondations ne sauraient que des naïfs. En bref, à Douala, l’urbanisme suit l’urbanisation »
comme solution, Didier Yimkoua pense que « les sénateurs de la région du Littoral, représentants des CTD au parlement ne font pas leur travail. Douala produit environ 3090 milliards de FCFA/an bon an mal an. Mais en reçoit moins de 5%. C’est une injustice. Il faut revendiquer au moins 10% de cette richesse pour que Douala se dote des infrastructures d’assainissement liquide et solide et renforce sa résilience aux changements climatiques. Et que les populations adoptent des comportements citoyens évitant surtout de vider les poubelles dans les caniveaux et ouvrir les vannes des WC pendant qu’il pleut. Cette gueulante est adressée non seulement aux habitants des quartiers mal structurés mais aussi aux habitants des quartiers huppés. »