De la science à l’art, le Dr. IFRIKY TADADJEU a su allier deux domaines que tout semble opposer. Découvrez le profil de ce camerounais au parcours assez inspirant.
Ifriky naît et grandit à Yaoundé où il effectue toutes ses études primaires et secondaires, ansi qu’une partie de ses études universitaires. C’est après l’obtention de sa licence en Physique option sciences de l’information à l’Université de Buea (Sud-ouest du Cameroun) qu’il quitte le pays pour l’Afrique du Sud où il obtient un Bachelor, un Master et un Doctorat en Ingénierie des systèmes satellitaires. Alors qu’il est très souvent associé à un astrophysicien, il précise que son domaine de formation c’est l’ingénierie des systèmes satellitaires, et donc il pourrait par exemple accompagner le travail des astrophysiciens en concevant des missions leur permettant de mieux observer les astres. Sa thèse de Doctorat était d’ailleurs basée sur l’effet de l’espace sur les appareils électroniques.
L’art précède la science
Il s’avère qu’Ifriky n’est pas uniquement attiré par la physique. Pendant ses heures creuses d’étudiant à l’Université de Buea, il s’adonne à la musique puisqu’il est membre d’une chorale réligieuse. En réalité, il développe son amour pour la musique avant son arrivée à l’université, plus précisément à l’âge de 15 ans, peu avant l’obtention de son Baccalauréat. Ce qui n’était pas une passion nourrie depuis la plus tendre enfance comme nombre d’artistes, est né et a grandi à travers l’admiration qu’il portait à une chorale dans sa paroisse. Il révèle que sur les deux chorales qui animaient les messes dans sa paroisse, l’une d’elles réussissait particulièrement à lui faire effet. Et comme tout bon enfant de parents croyants catholiques, il suivait des cours de catéchisme pour l’obtention de sa confirmation, et voulait également devenir servant de messe jusqu’au jour vint le moment où il décida de rejoindre le groupe de ladite chorale. Il était alors régulier aux répétitions de la chorale et avait même commencé à lire et à écrire les notes de musique. Une fois à l’Université, il rejoint la chorale francophone de la paroisse universitaire appelé Cœur d’ange et en devient le chef de chœur au cours de sa 3e année universitaire.
Partir d’une passion pour découvrir sa raison de vivre
Ifriky dit ne pas être très porté vers la recherche fondamentale devant aboutir à la rédaction d’articles scientifiques. Il se désintéresse très vite de la science une fois qu’il a trouvé une réponse à une question sur la physique. Il explique que dans le cadre de son doctorat, son sujet de thèse ne l’a intéressé que la première année sur les trois réservées à la recherche. Il ajoute que sa toute première publication en tant que chercheur survient dans le cadre de la rédaction d’un chapitre de revue scientifique avec ses étudiants de Master 1. Il déclare être plus attiré par la musique que par la physique. Même si la physique a ce caractère de liberté qui lui permet de s’évader, de laisser déambuler son esprit pour comprendre les phénomènes autour de l’espace, il trouve en la musique une sorte de plénitude qui lui permet de s’exprimer librement. Lors d’un entretient il déclare : « Si on m’enlève la physique, il va me manquer quelque chose, mais si on m’enlève la musique je suis mort ». Une assertion qui permet d’évaluer la place qu’occupe la musique dans sa vie. Il a d’ailleurs créé un label l’année dernière dénommé Crossover Records, basé à Yaoundé, où il entend apporter cette expertise nécessaire pour développer ce domaine ici au Cameroun. Néanmoins, il a également immatriculé une entreprise privée destinée à fournir des images satellitaires des sites au Cameroun afin de proposer une offre locale et concurrencer l’offre extérieure Nanosatelite Missions Design. L’homme vit sa double passion à fond, dira-t-on.
Toujours présent et actif au Cameroun, même si physiquement distrait
Actuellement au Cameroun, Dr. Tadadjeu préfère ne pas qualifier sa présence sur la terre natale comme un retour car selon lui il n’a jamais vraiment quitté le Cameroun. Comme beaucoup d’autres camerounais, Ifriky déclare que même si physiquement il était parti, son esprit et ses pensées étaient restés au Cameroun, ce qui lui a permis de nourrir et de grandir ses ambitions d’apporter son expertise acquise dans le domaine de la physique et de la musique au Cameroun.
Dr. Ifriky Tadadjeu est un homme très simple et humble, malgré les personnalités que la musique lui a déjà permis de rencontrer et sa renommée dans le domaine de la physique, il garde les pieds sur terre et est très accessible. Son profil pourrait être utilisé comme exemple pour de nombreux jeunes camerounais. Il nous enseigne que la passion doit être le vecteur de toute entreprise, car lorsqu’on est passionné tout coule de source et il sera plus facile d’atteindre les sommets. Son parcours est la preuve que ce n’est pas toujours ce que l’on apprend à l’école qui sera la voie vers notre réussite.
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