Malgré les nouvelles mesures édictées par le gouvernement, le mouvement OTS (On a Trop Supporté) allonge les manifestations.
Déjà 3 semaines que la grève des enseignants sévit dans les établissements publics au Cameroun. L’arrêt des cours est la principale manifestion de ces revendications. Les élèves en uniforme dans les rues réclament le retour de leurs enseignants dans les salles de classe. A Douala par exemple, ils sont allés jusqu’à organiser des marches exprimant leurs demandes. Des pancartes en main, il se lisait clairement leur angoisse.
Tout au long de la semaine qui vient de s’achever, il se succédait des séances de travail, des conférences de presse et des entretiens avec les protagonistes afin de mettre fin à ce vent qui souffle dans le domaine éducatif. Il en ressort à ce dimanche, qu’une vingtaine de mesures ont été prises. Parmi elles, le Président de la République a demandé de débloquer en urgence le verrou de précaution budgétaire des administrations publiques de 20% de leurs crédits destinés à l’achat des biens et services. 2,7 milliards de F CFA ont été mis sur la table par le gouvernement (lire ici). Cet apport contribuera à payer les arriérés de prime de correction des examens datant de 2020.
Malgré ces assurances, les grévistes insistent pour que toutes leurs revendications soient prises en compte sans exception pour un retour à la normal. Ceci à moins de trois mois des examens officiels. Ils jugent ces actions insuffisantes car elles ne constituent qu’une fine partie de leurs requêtes. Il nous a été rapporté que la grève continue pour les raisons suivantes :
1. les enseignants estiment que les mesures prises jusqu’ici n’existent que sur des formulaires manuscrits.
2. Lors de la dernière grève en 2019, c’était la même stratégie ; des règles ont été adoptées mais pas appliquées.
3. Ils voudraient que l’Etat passe à l’acte cette fois. Ils vont jusqu’à dire « du moment où les mesures prises se solderont progressivement, nous reprendrons aussi les cours de manière simultané ».
Les objectifs du mouvement OTS
Les enseignants rassemblés au sein du collectif On a Trop Supporté dénommé « OTS » exigent avant le retour dans les salles de classe, plus de 181 milliards de F CFA. Cette somme selon eux équivaut à la dette de l’Etat aux enseignants.
L’OTS fait désormais l’objet d’une polémique. Dans une émission dominicale à Bnews1, le Pr Owona Nguini révèle que « les services de renseignements sont mis au parfum du projet insurrectionnel des membres de l’organisation des enseignants ‘’On a Trop Supporté’’». Des revendications qui se seraient transformées en révolte ? Le tout basé sur le retard d’intégration des enseignants à la fonction publique, le non-paiement des rappels et des avances, la revalorisation de leurs salaires et de leurs primes et la définition d’un statut de l’enseignant. Le pouvoir en place est déterminé à solutionner ce problème et ce dans les différents ministères en charge à savoir : le ministère de l’Education de Base ; le ministère des Enseignements Secondaires ; le ministère de la Fonction Publiques et de la Réforme Administrative ; le ministère des Finances ; le ministère du Travail ; le Premier Ministère ; tous concernés.