Le recours à ces aliments serait la solution parfaite pour faire face à la crise de la farine de blé que connait le Cameroun depuis quelques mois.
Le Groupement des industries meunières du Cameroun a annoncé dans un communiqué le 8 février dernier une suspension de toute livraison de farine de blé au Cameroun. Bien que la décision n’ait pas pris effet, l’inquiétude d’une éventuelle hausse du prix du produit plane sur les consommateurs camerounais. La guerre en Ukraine ne vient pas conforter la situation. La Russie étant le premier exportateur de blé au Cameroun, avec soit 300.000 T/an.
Selon plusieurs observateurs, la situation qui prévaut ne devrait pas poser un problème au Cameroun. En effet, le pays dispose d’un énorme potentiel dans la production des farines à base de féculents locaux. La foire Promote (du 19 au 27 février 2022) a été une plateforme pour la valorisation de semoules faites à base de manioc, de plantain, d’ignames, de riz et de patates douces.
Un secteur qui peine à prendre son envol
A en croire le président de la Coalition pour la production nationale, Louis Marie Kakdeu, le blocage viendrait du lobby des importateurs de blé du Cameroun. Ces derniers seraient en crainte de la perte des parts de marché. En effet, l’ex ministre de l’Economie, Louis Paul Motaze avait institué en 2017 la mise sur pied d’un groupe de travail dans le but de faire des propositions au Gouvernement pour la substitution de la farine de blé en farines de féculents locaux. Cinq ans plus tard, Louis Marie Kakdeu informe dans une interview accordée au quotidien Cameroon Tribune, le 17 février dernier que, « Les rapports sont disponibles. Il y a même eu un projet de structuration des producteurs locaux. Il y a certains blocages qu’il faut lever ».
Une volonté de développer le secteur
De nombreuses entreprises camerounaises sont engagées dans la production des farines à base de tubercules. Socaspicam par exemple se donne le défi de devenir la première entreprise de production industrielle de farine de manioc et de patate douce.
Les régions du Nord Ouest et du Sud Ouest du Cameroun connaissent d’ailleurs le « Kumba bread », une brioche à base de farine de patate douce. Il ne reste plus qu’aux autres régions de leur emboîter le pas pour que définitivement la consommation du Made In Cameroon soit implémentée.