7 partis politiques de l’opposition camerounaise, qui ont décidés s’unir pour exiger une reforme consensuelle du code électoral camerounais. Celui actuellement vigueur, est fortement critiqué par une frange de la population qui pense qu’il est taillé à la mesure du pouvoir en place.
L’argument avancé par les responsables des partis politiques engagés dans cette lutte, est que le Cameroun mérite un code qui facilite l’égalité des chances pendant les consultations électorales. Selon eux, dans les conditions actuelles, aucun parti n’a une chance pour renverser le pourvoir en place.
Leur démarche est ce pendant diversement appréciée par les observateurs camerounais. Pour Michel Mombio, auteur du livre Comment devenir un bon politicien ? « Dans ces démarches, ce sont les chefs des partis qui négocient. Or ici ce n’est pas le cas. Certains partis pourront dénoncer ce regroupement et ses résolutions pour cela. Il ne faut pas oublier l’éternel problème d’égo et de leadership. Enfin on a l’impression qu’ils enfoncent une porte ouverte. Le pouvoir travaille sur la question ». Un avis que partage Michel Eclador Pekoua, président régional Ouest-Cameroun de l’Union des Populations du Cameroun, UPC, « Sur le plan historique, ce n’est évidemment pas la première fois qu’une telle dynamique est enclenchée. L’opposition est toujours autant atomisée, aujourd’hui en tout cas mieux que hier. Et en l’absence d’une force motrice qui serait alors le leadership fédérateur, on ne voit pas de perspective de succès de cette initiative. »
Hugues Prospert Pojumé, consultant en droit de l’homme et sociologie électoral au Cameroun, se dit optimiste quant à l’aboutissement de cette initiative. « Nonobstant une instrumentalisation de certains acteurs au sein de cette coalition, cette action au regard de plusieurs enjeux contingents peut avoir des chances de réussite. Ces acteurs veulent exploités les ressources matérielles et immatérielles qui s’offrent à eux. D’abord l’illégitimité du pouvoir actuel qui ne tient plus que de part sa majorité obèse dans les deux chambres qui s’explique par le très fort taux d’abstentionnisme électoral enregistré lors des dernières échéances électorales. Ensuite à travers ce taux stagnant de la population électorale au Cameroun qui oscille entre cinq à six millions de citoyens chaque année sur une population en âge de voté évalué à plus de 75% de la population totale du Cameroun.»
Pour l’heure, la commission technique chargé ce code électoral alternatif, dit avoir achevé son travail. Les observateurs attendent la suite.